L’avion atterrit
à l’aéroport d’ Ulaan Baator, le héro
rouge. L’aéroport est posé au milieu d’une
vaste steppe entourée de quatre montagnes sacrées.
Prendre un taxi et arriver dans les faubourgs d’Ulaan Baator.
Immeubles, forêts d’immeubles, trace de communisme.
Pour rejoindre le centre, prendre un Omnibus. Lorsque l’on
voit le petit bus local, on se dit qu’à 8 on est
complet. Mais une fois dedans, on se rend compte qu’ici,
on peut y être à 10 … 12 … 15 …
20 … 25 … et on vous rajoute des sacs de farine sous
les pieds, des bouteilles de lait derrière et des fromages
séchés au dessus de la tête. Au bout d’un
moment, vous ne savez plus si cette main est la vôtre ou
celle de votre voisin. Et la question qui s’impose est :
« Comment on fait pour sortir? ». Mais avant
d’avoir la joie de se poser cette question, il faut avoir
pu répondre à celle-là : « Comment
on fait pour rentrer? »
À l’heure de pointe, il y a une centaine de mongols
qui attend au même endroit. Et les bus qui défilent.
Ils arrivent, s’arrêtent, avalent une vingtaine de
mongols, repartent. Arrivent, s’arrêtent, avalent
une vingtaine de mongols, repartent. Arrivent, s’arrêtent,
avalent une vingtaine de mongols, repartent. Cela fait comme un
film en accéléré, sauf que vous n’avez
pas la télécommande pour appuyer sur la touche PAUSE.
Soudain, debout sur le marchepied de l’omnibus, le crieur
de destination annonce : « Durun Tsam Durun Tsam,
Durun Tsam Durun Tsam. »
Vous reconnaissez enfin la destination qu’on vous a répétée
mille fois avant que vous puissiez la retenir.
Durun Tsam. Durun, quatre. Tsam, route. Durun tsam, quatre routes.
Carrefour.
Au Nord, la Russie. Au Sud, la Chine. À l’Ouest les
traditions. À l’Est, la modernité rampante
et uniformisante. Au centre, la Mongolie. Pays carrefour. Durun
Tsam.
Prenons le chemin des traditions.
MACHINE DA!
Quatre contes traditionnels mongols pour
s’imprégner des parfums, des couleurs et des traditions
de ce pays d’humour et de sagesse.
Quatre routes en train, en bus, à cheval ou à pied,
pour aller d’une histoire à une autre.
Quatre routes pour parcourir les quatre saisons d’une khatat*
en Mongolie et offrir une vision singulière des vastes
steppes, d’un lac grand comme une mer, d’une yourte
posée au milieu de l’immensité blanche de
la neige et du désert de Gobi.
* une étrangère