Ces récits sont le fruit de cinq années de collectage dans ces pays que l’on appelle banlieues, cités, ou plus pudiquement « zones urbaines sensibles ». L’auteur a voulu faire entendre la voix des gens qui vivent là, leurs histoires, leur vie. Ils sont de Montfermeil, de Vitry, de Lille ou de Brest, de Créteil ou de Grande Synthe, de Choisy, d’Ivry, de Cergy, de Montreuil, de Trappes, de Saint-Denis. Ludovic Souliman passe le plus clair de son temps auprès des pauvres, des oubliés, des laissés pour compte, des « gens des cités », comme on dit aujourd’hui. Non pas pour les éduquer, les assister, leur proposer des plans de terrains de basket ou de salles polyvalentes, mais pour les écouter, réveiller leur mémoire, allumer leurs regards, parler avec eux de choses simples, la vie, les soucis, les bonheurs.
Pourquoi fait-il cela ? Pour presque rien. Par amour. Ainsi que le dit Henri Gougaud dans sa préface : « Ludovic Souliman aime les gens, sans la moindre arrière-pensée. Je le sais parce que je le connais bien. Il n’est que de voir son œil quand il vous parle d’eux et qu’il vous dit : « C’est beau ». Dénicher la beauté des êtres, c’est là son seul souci. Qui est-il, cet homme rare ? Un libertaire amoureux. Un ancien employé de l’EDF devenu conteur et collecteur de récits de vies par désir d’unisson, de relation à hauteur humaine. Il ne travaille pas dans les banlieues, il y vit, il s’y fait des amis, il y invente des fêtes de paroles, il y est chez lui parce qu’il n’y représente personne, ni organisme d’Etat, ni association humanitaire. C’est un homme du peuple qui parle aux gens du peuple et les écoute dire ».
Cela nous donne un livre bouleversant d’humanité et de vérité.