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Edito mars 2013

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Le silence dans l’art du conteur

" De même que l’écriture n’existe que grâce au blanc du papier, la parole du conteur surgit du silence et fait résonner sa qualité.
Le silence n’est pas le contraire de la parole. Il est le lieu même de son déploiement, le contenant, la matrice : il continue d’être là non seulement entre les mots, mais bien encore dans la parole, sous la parole, à travers la parole, en chaque mot, en chaque regard, dans le corps même du dit. Conter en sachant que le silence se poursuit permet à la paix de continuer d’être, à travers toutes les variations de rythmes et de couleurs du récit.
Le premier silence se fait en loge. C’est la concentration et l’intention qui œuvrent d’abord. Puis la joie et la fermeté s’unissent pour obtenir le calme, cette tranquillité silencieuse dans laquelle le récit va prendre racine. Si le conteur doute, se juge, « bavarde en lui-même », le public percevra une désunion.
Le silence est une écoute silencieuse, un alignement du conteur vis-à-vis de son conte et de ce qu’il porte. C’est là que le conteur est au service de plus grand que lui.
Le silence n’est pas le vide. Il devient un rythme juste de respiration, qui permet au public de créer ses images.
Alors quelque chose de très profond cristallise et il devient le lieu d’un partage : le conteur écoute – le public rêve. Chacun est autonome, au cœur de sa propre richesse – Communion. " CZ