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FORMATIONS
« DIRE LES LONGS RECITS »
Formation individuelle, par Catherine Zarcate

FORMATION INDIVIDUALISEE : « DIRE LES LONGS RECITS »

Par la conteuse Catherine ZARCATE

Nécessité du travail en individuel :
Lors des stages à 12 inscrits, il est impossible de travailler réellement la technique du récit long. On peut en dire quelques mots théoriques, mais bien entendu, le temps imparti à chacun rend impossible toute pratique. C’est pourquoi ce type de projets nécessite un stage en individuel.

L’intervenante :
Catherine Zarcate est une spécialiste des récits longs. Elle a commencé sa carrière il y a trente ans en contant les Mille et Une Nuits : son corpus a atteint à une époque cinquante heures de récits différents, pour se stabiliser aux environs de dix heures dans son répertoire actuel. Son Spectacle « Salomon et la Reine de Saba », est issu d’un corpus collecté d’environs huit heures ; « l’épopée d’Antar » dure également huit heures et est conté durant une nuit entière ; « le Singe Pèlerin » est conté en trois épisodes - le roman épique chinois est édité en deux tomes à la Pléiade.

Contenu de la formation

1) Partie Pratique :
Lors de cette formation, il est demandé au stagiaire de présenter un épisode de récit long de son choix, d’une heure environ, qui servira de base au travail tant technique que théorique .
-  Les livres ou autres matériaux ayant servi de source ou aidé au travail d’imprégnation seront également apportés.
-  En cas de texte traditionnel traduit, il est recommandé de travailler sur plusieurs traductions comparées. Les références de ces diverses traductions doivent être communiquées à l’intervenante avant le début du stage.

2) Questions techniques et théoriques abordées lors de cette pratique :

1) Approche globale du récit long : repérer les personnages, lieux, actions.
Comment s’y retrouver ?
-  Techniques pour repérer les personnages et leurs liens entre eux, aux plans généalogique/ symboliques/ de l’action.
-  Vision d’ensemble des généalogies complexes des récits épiques ou légendaires ; techniques mnémoniques pour aider le public à s’y repérer également (rappels de généalogie, qualificatifs accolés, etc.).
-  Vision d’ensemble du récit/Maitriser « le fil du récit » : savoir où se situe un épisode par rapport au récit général. Maitriser les temps du récit complet : durées des épisodes.
-  Replacer un épisode dans son contexte : se souvenir des informations qui ont déjà été données dans un passage antérieur, ou doivent être redites pour aider la compréhension du public, ou sont nouvelles.
-  résonnances d’action ou symboliques entre divers parties du récit liens de sens à faire passer .
-  Repérage des différents lieux d’action du récit. Symboliques des extérieurs dans l’épopée. (plan des Dieux, des hommes).
-  techniques du récit pour narrer deux ou plus événements simultanés qui se déroulent dans des lieux ou des plans différents. Comment transmettre les enchevêtrements complexes.

2) Technique et art de dire pour le récit long.
La principale difficulté est de garder sa parole vivante sur la durée.
-  Avoir conscience de la musique de la parole et en jouer comme d’un instrument.
-  Gérer la multiplicité des rythmes , couleurs, émotions, ambiances, atmosphères, d’un long récit : contrastes, raccourcis, résumés, ou au contraire parties développées, arrêt sur image pour décrire un personnage, insister sur une situation, etc., puis retour au rythme général « de croisière ».
-  Episodes courts, forts, épisodes de « repos » alternances et équilibrage sur la globalité du récit.
-  Renouveler l’intérêt ; mettre en valeur un moment du récit : contrastes et éclairages multiples.
-  La place du rire dans l’équilibrage d’un récit long : renouvellement, rafraichissement de l’écoute, selon les traditions mondiales du théâtre et des conteurs.
-  Choix d’épisodes en fonction du sens. Savoir couper : Début de relation à la symbolique générale du récit.
-  Utilisation des silences. Prendre son temps. Ne pas « courir ».

3) Technique vocale et corporelle, gestion de la fatigue.
Performance, effort et aisance.
-  Se préparer, travail de la veille, travail de loge.
-  Maitrise du souffle, de la respiration, de la diversité des couleurs vocales et volumes : la voix et le corps au service de la vie du texte et du sens.
-  Maitrise de l’énergie : comment éviter les « passages à vide », ou les moments d’ennui : harmoniser le récit complet pour qu’il soit vivant, intéressant, dans tous ses épisodes.
-  Ménager des pauses. Laisser « partir » le public dans le rêve. Laisser le silence agir.

4) Technique de la langue et grammaire
Relief de la langue au service de la complexité du récit.
-  Savoir utiliser avec légèreté la « concordance des temps du Français » et en tirer la souplesse, la clarté, le relief, les nuances qu’elle permet. (Ex : faire un « flash back » ou une parenthèse au plus que parfait ; placer des récits dans différents espaces/ambiances grâce aux différents temps utilisés).
-  L’oralité proprement dite : savoir aller « vite », oser ne pas finir sa phrase quand la chose est comprise, utiliser le non-verbal. Bien différencier l’urgence spécifique de l’oralité, les capacités de l’oreille de l’auditeur par rapport aux yeux d’un lecteur.

5) Réflexions autour du positionnement du conteur par rapport à la culture du récit long (surtout pour mythes et épopées).
Qui suis-je pour dire cela ?
-  Universalité/ respect des spécificités d’une culture.
-  Différences des positionnements par rapport à la culture d’un récit/ questions de légitimité d’une parole : est-on transmetteur naturel de cette culture ? A-t-on approfondi des relations avec cette culture et s’en sent-on « ambassadeur » ? parle t’on simplement en son nom propre, par sympathie poétique envers la sensibilité de cette culture ? bien repérer sa place.
-  En cas de travail personnel : Comment entrer dans les symboles d’une autre culture ? comment s’informer puis approfondir le plan des symboles ? Comment dire de manière vivante la culture de l’autre, donner les repères au public, sans « faire de conférence » mais avec respect.
-  Travail d’imprégnation : nécessité et limites. Comment travailler intuitivement : erreurs à éviter. Cadrages.
-  « Symboles fermés » (sens fixé) /symboles ouverts (sens vibrant librement pour le public sans sens arrêté).
-  Harmoniser sens et intentions du conteur, du récit, des cultures : « ce qui me meut à dire » ; « ce que dit le récit pour les gens du pays » et « ce que je dis ici – pour notre public - en le rendant vivant à travers moi ».
-  Réflexion autour du conteur porteur de l’actualité du récit.

6) Eclairage des textes et intentions.
C’est l’intention qui conte.
-  Comment l’intention intervient, dirige et éclaire le récit long, par rapport aux récits plus courts.
-  L’intention porteuse de l’unité du récit, comme « barque » visant son port.
-  Et quel port ? Conscience de son intention : « pourquoi je dis ce texte ? Qu’est ce que je veux pour le public ? ».
-  Qu’est ce que je fais passer de mon être à travers cette intention ?
-  Est-ce en harmonie avec la profondeur du récit lui-même ? (« Ai-je bien choisi ? »).
-  Transparence et vie du conteur : quand s’effacer, quand donner vie de toute sa force ? Notion de Service d’un récit.

Durée de la formation :
30 heures, en 5 journées isolées de 6h par jour, échelonnées.

Frais pédagogiques prise en charge AFDAS :
Forfait : 1500 euros HT. Soit : 1794 euros TTC.